Bonjour, mon amour...
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Si tu m'oublies
Si tu m'oublies
je veux que tu saches
une chose.
Tu sais ce qu’il en est:
si je regarde
la lune de cristal, la branche rouge
du lent automne de ma fenêtre,
si je touche
près du feu
la cendre impalpable
ou le corps ridé du bois,
tout me mène à toi,
comme si tout ce qui existe,
les arômes, la lumière, les métaux,
étaient de petits bateaux qui naviguent
vers ces îles à toi qui m’attendent.
Cependant,
si peu à peu tu cesses de m’aimer
je cesserai de t’aimer peu à peu.
Si soudain
tu m’oublies
ne me cherche pas,
puisque je t’aurai aussitôt oubliée.
Si tu crois long et fou
le vent de drapeaux
qui traversent ma vie
et tu décides
de me laisser au bord
du coeur où j’ai mes racines,
pense
que ce jour-là,
à cette même heure,
je lèverai les bras
et mes racines sortiront
chercher une autre terre.
Mais
si tous les jours
à chaque heure
tu sens que tu m’es destinée
avec une implacable douceur.
Si tous les jours monte
une fleur à tes lèvres me chercher,
ô mon amour, ô mienne,
en moi tout ce feu se répète,
en moi rien ne s’éteint ni s’oublie,
mon amour se nourrit de ton amour, ma belle,
et durant ta vie il sera entre tes bras
sans s’échapper des miens.
Traduction de Ricard Ripoll i Villanueva
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Saisons d'amour
Saisons d'amour
Au commencement
Tel un vent de printemps
Notre amour à prise son envol
Longtemps du bon côté
La brise à soufflé
Pour ces deux tourtereaux
À qui le monde appartenait
Cependant
Les saisons changent
Et l'hiver qui ne devait jamais arriver
Est arrivé
Le coeur gelé par la routine
Une bourrasque de vent glacé
À suffi à les séparer
Maintenant
Que l'hiver est passé
Un printemps éternel
Est sur le point d'arriver
Pour ces deux tourterelles
À qui de nouveau le monde appartient
Un amour pas tout à fait nouveau
Mais sûrement un amour
Aussi puissant qu'un ouragan- Dany Boutin -
Chanson à la lune..
Dans cette nuit enchantée,
Au son d'une sérénade,
Dans cette nuit constellée
Je viens, ma lune, ici,
Vous regarder, ma chérie,
Lune de mes sentiments,
De mes amis, des amants,
De mon coeur, de me désir.
Dame argentée de la nuit,
Quand je me sens très seul,
Ton éclair est mon abri.
Quand je suis aussi triste
Je regarde pour toi,
Et tu rallumes mon plaisir.
Tes éclairs me touchent doucement,
Tes rayons argentés et enchantés
Révelent aussi mes pensées.
Soulagent mes douleurs d’amour,
Apportent d’espoir à mon coeur
Et sechent les larmes de mes yeux.
Oriza Martins
Adieu
Adieu
Si un jour je meurs seul
Loin de toi je reviendrai
Sous la forme du vent
Danser dans les rues
De la ville et faire valser
Aux fenêtres les rideaux
Des chambres endormies
Si un jour je meurs seul
Sans toi je me changerai
En rai de lune et glisserai
Cependant que tu dors
Sur ta chevelure rousse
Tout le long de ton cou
Jusqu'au val de tes reins
Si un jour je meurs seul
Sans toi au bout du monde
Je reviendrai je te le jure
Trousser ton blanc jupon
De dentelle fine et tracer
Sur la peau de tes mollets
Ronds les poèmes d'amour
Que je faisais hier pour toi
Si jamais je meurs un jour
J'imprégnerai tes songes
Des parfums de la myrrhe
Et sèmerai dans ta mémoire
Le souvenir du nom de fleur
Que je te donne en silence
Quand je t'aime tendrement
Si je meurs sans toi un jour
J'emporterai dans le Fleuve
Le sang amer des oranges
D'Espagne et de cette encre
Enchantée je ferai sur les flots
Des lettres que ton âme bleue
Accueillera dans le secret
Je vivrais pourtant une heure
De plus même sous la torture
Pour seulement une seconde
Encore te serrer contre moi
Ah! envahir ton corps brûlant:
Comme l'ange aimer la fille
Ou le démon ravir la pucelle
Je meurs à l'instant mon amour
Je ne serai plus là à ton réveil
Mon destin s'accomplit - Déjà
Le rêve s'assombrit à l'exemple
Du ciel à la tombée du jour, déjà
L'aigle de feu disparaît au loin
Seul sans toi au bout du monde.
Richard Weilbrenner
Le ciel est, par-dessus le toit
Le ciel est, par-dessus le toit
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, sicalme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
— Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
PLEURANT SANS CESSE,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse?
Paul Verlaine
Il pleure dans mon coeur
Il pleure dans mon coeur
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville:
Quelle est cette langueur
Qui pénetre mon coeur?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie!
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure,
Quoi! Nulle trahison?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir porquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine!
Paul Verlaine
Chanson d'Automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ;
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
De-cà, de-là,
Pareil à la
Feuille morte.
Paul Verlaine
En pensant, en prenant des ombres
En pensant, en prenant des ombres
En pensant, en prenant des ombres au filet dans la solitude profonde.
Toi aussi tu es loin, bien plus loin que personne.
Penseur, lâcheur d'oiseaux, images dissipées
et lampes enterrées.
Clocher de brumes, comme tu es loin, tout là-haut!
Étouffant le gémir,
taciturne meunier de la farine obscure de l'espoir,
la nuit s'en vient à toi, rampant, loin de la ville.
Ta présence a changé et m'est chose étrangère.
Je pense, longuement je parcours cette vie avant toi.
Ma vie avant personne, ma vie, mon âpre vie.
Le cri face à la mer, le cri au coeur des pierres,
en courant libre et fou, dans la buée de la mer.
Cri et triste furie, solitude marine.
Emballé, violent, élancé vers le ciel.
Toi, femme, qu'étais-tu alors? Quelle lame, quelle branche
de cet immense éventail ? Aussi lointaine qu'à présent.
Incendie dans le bois ! Croix bleues de l'incendie.
Brûle, brûle et flamboie, pétille en arbres de lumière.
Il s'écroule et crépite. Incendie, incendie.
Blessée par des copeaux de feu mon âme danse.
Qui appelle? Quel silence peuplé d'échos?
Heure de nostalgie, heure de l'allégresse, heure de solitude,
heure mienne entre toutes!
Trompe qui passe en chantant dans le vent.
Tant de passion des pleurs qui se noue à mon corps.
Toutes racines secouées,
toutes les vagues à l'assaut!
Et mon âme roulait, gaie, triste, interminable.
Pensées et lampes enterrées dans la profonde solitude.
Qui es-tu toi, qui es-tu?
Douce est la belle
agate, toile, blé, et pêchers transparents,
avaient érigé sa fugitive statue.
À la fraîcheur du flot elle oppose la sienne.
La mer baigne des pieds lisses, luisants,
moulés sur la forme récente imprimée dans le sable;
maintenant sa féminine flamme de rose
n'est que bulle abattue de soleil et de mer.
Ah que rien ne te touche hormis le sel du froid!
Que pas même l'amour n'altère le printemps.
Belle, réverbérant l'écume indélébile,
laisse, laisse ta hanche imposer à cette eau
la neuve dimension du nénuphar, du cygne
et vogue ta statue sur l'éternel cristal.
Incliné sur les soirs
Incliné sur les soirs je jette un filet triste
sur tes yeux d'océan.
Là, brûle écartelée sur le plus haut bûcher,
ma solitude aux bras battants comme un noyé.
Tes yeux absents, j'y fais des marques rouges
et ils ondoient comme la mer au pied d'un phare.
Ma femelle distante, agrippée aux ténèbres,
de ton regard surgit la côte de l'effroi.
Incliné sur les soirs je jette un filet triste
sur la mer qui secoue tes grands yeux d'océan.
Les oiseaux de la nuit picorent les étoiles
qui scintillent comme mon âme quand je t'aime.
Et la nuit galopant sur sa sombre jument
éparpille au hasard l'épi bleu sur les champs
Pablo Neruda
La lumière t'enrobe
La lumière t'enrobe en sa flamme mortelle.
Et pensive, pâle et dolente, tu t'appuies
contre le crépuscule et ses vieilles hélices
tournant autour de toi.
Muette, mon amie,
à cette heure des morts seule en la solitude,
emplie du feu vivant,
du jour détruit pure héritière.
Sur le noir de ta robe une grappe du jour,
et de la nuit les immenses racines
ont poussé d'un seul coup à partir de ton âme,
ce qui se cache en toi s'en retourne au dehors.
Un peuple pâle et bleu ainsi s'en alimente
et c'est de toi qu'il vient de naître.
Ô grandiose et féconde et magnétique esclave
de ce cercle alternant le noir et le doré
dressée, tente et parfais ta vive création
jusqu'à la mort des fleurs. Qu'en elle tout soit triste.
Pablo Neruda